Professeurs des années 60 : photos et commentaires

Durant l’année scolaire 1962-1963, un peu par bravade, j’ai fait, à l’improviste et à leur insu, des photos de professeurs. L’un ou l’autre l’a remarqué mais a cru qu’il ne s’agissait que d’un appareil sans film. J’avais même pris une photo – que je n’ai, hélas pas retrouvée – du frère Mansuy (†), directeur (aussi appelé : « Baron » parce que bas et rond ou « le petit caporal » pour son autoritarisme…). S’il m’avait surpris, compte tenu du climat de l’époque, je ne suis pas sûr que je m’en serais tiré indemne… cela explique aussi la qualité très relative des clichés.

Par contre j’y trouvai l’occasion d’un petit commerce en revendant ces photos à de nombreuses reprises…

 

Professeurs que beaucoup d’anciens ont connus

Le frère Ménandre (†), bien connu de tous. Il avait des colères légendaires, aussi tapageuses que théâtrales. J’ai assisté à des défenestrations de cartables… Derrière lui, on aperçoit  Etienne De Clercq (1), fils de l’ingénieur constructeur du barrage d’Eupen, et Walter Van Eeghem (2).

 

Henri Elsen (décédé en 2017) professeur de mathématique au cycle supérieur scientifiques A (7, 8 et 9 heures…) Il était capable d’écrire au tableau de la main droite et de changer brusquement de main et de poursuivre sans qu’il soit possible de déceler de différence d’écriture. Je le soupçonne toutefois d’avoir abusé de ce gag pour épater son auditoire.

Traditionnellement, le cours du samedi matin était destiné à la dictée de l’énoncé de l’épure à réaliser pour le lundi. Une année, il nous a donné cours le jeudi en 2e et 3e heure. Il avait donc choisi de mettre son interrogation en 2e heure. Pas de chance, c’était aussi l’heure où, toutes les deux semaines – juste après qu’on ait pris note du questionnaire – un surveillant venait proposer aux élèves qui le souhaitaient d’aller se confesser à la chapelle. Jamais sans doute, une classe ne fut autant attachée à la fréquentation du sacrement de réconciliation. Jamais non plus les résultats du test de mathématique ne furent aussi encourageants. A aucun moment pourtant H. Elsen ne changea l’heure de son test…

Devant la porte de FO (bâtiment à droite en entrant dans la cour), durant la récréation, quelques professeurs se regroupaient. On voit ici, de gauche à droite : Guy Belleflamme, professeur de français (toujours actif sur notre site Internet), Henri Elsen (†) (mathématiques), Ludwig Scheiff (mathématiques) : originaire de Kettenis, il eut une carrière brève à St-Michel car il la menait parallèlement avec des études d’actuariat et au terme de celles-ci, il quitta l’enseignement pour le milieu financier. (un bon souvenir). Paul Mersch (†), professeur de français en cinquième et quatrième modernes, et Henri Schils, professeur dans la section commerciale. Dans ces premières années de la section, sa fonction était incomplète et il exerçait parallèlement des activités d’agent de change. On le voyait notamment, à l’issue des cours, monter à grandes enjambées à la gare car à l’époque, sur les liaisons internationales, il était possible de changer de l’argent…

De 1961 à 1970, Marius Montulet, professeur à Saint-Roch Theux (et directeur ensuite), vint donner des cours de géographie au cycle supérieur (3e, 2e, 1re). En 3e, subir deux heures de géographie en suivant le lundi après-midi était un vrai calvaire… mais par chance, il n’était pas réputé pour sa ponctualité. L’exploitation de ses documents, et surtout leur recherche au fond d’un vieux cartable calamiteux valait à elle seule le détour. Le cours de 1re, qui abordait l’Europe et l’économie nous a souvent permis de le lancer dans des digressions grandiloquentes…  (Raymond Jacob est l’enseignant face à la classe devant le garage à vélo).

Le frère Maurice (†), professeur de géographie durant les années 50. Il quitta précipitamment St-Michel pour Jemappes (en 1961) suite à une plainte de parents. Pour en avoir été le témoin, je peux attester qu’il administra à l’élève concerné une paire de gifles d’une violence inouïe (1) et au prix d’une mise en scène particulièrement sadique. (Quelques mois à peine après son départ, il fut victime d’un très grave accident de cyclomoteur dont il garda de graves séquelles à vie. Il fut par la suite tenancier de la « Procure » à Saint-Berthuin, Malonne pour terminer sa vie au Mont de la Salle en 1993).

(1) Note du webmaster : À l’heure actuelle, difficile d’imaginer qu’une telle attitude « pédagogique » a pu exister et se répéter !

Pour rappel, il fut l’auteur de deux « publications » : d’une part, un atlas de cartes muettes – au sens le plus strict du terme – et dont il se plaisait à imposer comme travail à domicile d’inscrire à côté de chaque point un nom de ville, de fleuve, de province…, et d’autre part un cours sur Verviers, mélange de  géographie et d’histoire,  à l’intention des élèves de première secondaire (la 6e d’alors), qui était utilisé aussi dans d’autres établissements catholiques. (On peut voir quelques pages de ce cours sur notre site (voir sur notre site : Nos anciens > Souvenirs > Anciens documents variés depuis 1831).

Maurice Havard fut d’abord professeur de sciences au cycle supérieur (dès 1961) avant de devenir en 1980 le premier directeur laïc au secondaire. Il restera à ce poste durant 17 années. (La photo ci-contre n’est évidemment pas prise dans la cour).

Professeurs dont le passage à Saint-Michel fut court

Au cycle supérieur, seulement durant deux ou trois ans, le cours d’histoire fut confié à Léopold Dupont. Orientaliste, il était passionné par l’Islam et pouvait réciter des passages entiers du Coran dans la langue. Son cours était un long monologue au rythme soutenu, mais particulièrement intéressant… A sa droite, partiellement coupé par l’objectif, Paul Ducomble, à l’époque fumeur. Il débuta sa carrière à St-Michel en 59-60 en donnant notamment le cours de mathématique en cinquième moderne… (pensionné depuis 2003)

Le frère Lucien (photo à droite), originaire d’Entre-Sambre-et-Meuse, ne connut lui aussi qu’une courte carrière à St-Michel. Il était chargé de cours de religion et de sciences, notamment en 3e (de l’époque). Dès son arrivée, il participa à l’animation des « Compagnons », participant notamment aux camps de Lechtal, Leffe et (je crois) Nonceveux.

Rudy Plattes (photo ci-dessous) : originaire de la région de Saint-Vith et professeur de langues modernes (personnellement, j’ai subi néerlandais, anglais et allemand…) Peu sûr de lui et manquant cruellement d’autorité, il n’enseigna qu’une année à St-Michel.

Dans les rangs à l’arrière-plan, on peut apercevoir André Georis (1), frère de Christine (ancienne éducatrice),  Dany Rahier (2), futur directeur à Notre-Dame, A. Lodomez (3), sans rapport avec la famille de Georges, et Ludwig Scheiff (4), professeur de mathématique. (Si tous les élèves regardent, c’est qu’ils savent que je photographie…)

 

Joseph BECKERS – 1re scientifique 1965
Ancien élève de 1955 à 1965  –  Ancien professeur à l’Institut de 1981 à 2006