1er mars 2015 – Décès du Frère Michel à l’âge de 102 ans

Joseph Mombers, fils de Louis Mombers et de Philomène Bertho, est né à Hechtel (dans le Limbourg) le 11 septembre 1912. Il vit dans une famille profondément chrétienne et à l’âge de 13 ans, le 28 août 1925, il entre au petit-noviciat des Frères à Bokrijk où il continue ses humanités et fait ses deux premières années d’école normale. Il entre au noviciat, toujours à Bokrijk, là où se trouvait la maison de formation de la Congrégation en Belgique. Il revêt l’habit des Frères le 21 septembre 1929 et prend le nom de religion de Frère Michel Archange. Il émettra ses vœux perpétuels le 1er août 1937.

Les Supérieurs l’envoient à Tournai, rue des Choraux, une école libre, c’est-à-dire non financée par l’Etat, pour y faire la classe dans un emploi non rémunéré.  Après cinq années passées là-bas où il laissera une sérieuse réputation, il sera transféré à Verviers, à l’Institut Saint-Michel. Il y restera septante-deux ans, fait exceptionnel qu’aucun Frère ne peut revendiquer.

Le Frère Michel est doué d’un grand courage et d’une grande volonté. Il commence par faire cours en cinquième primaire et passe son temps à se perfectionner en langues: le néerlandais, qui est sa langue maternelle, mais aussi l’anglais.

Il fait son service militaire à Bourg-Léopold, est mobilisé à Liège en 1940, puis revient à Verviers, non plus en primaire, mais en humanités modernes où il enseigne les langues dès 1943. Après la libération, Saint-Michel est occupé par les Américains. Quelle aubaine, pour notre Frère Michel: il en profite pour perfectionner son anglais. Ce n’est pas lui qui manquerait une telle occasion.

Qui ne connaît pas le Frère Michel à Verviers? D’abord dans le monde de l’école: il aura en classe les grands-pères, les pères et enfin les fils de nombreuses familles. Grand marcheur, il arpente les rues de la ville, mais aussi les chemins des villages environnants et surtout les Fagnes. Frère Michel est un homme de la nature, il ne cultive pas que les géraniums qui ornent les appuis de fenêtres, mais il connaît les plantes, les arbres et profite de ses randonnées pour en savoir plus. Il ne se contente pas de la nature, il connaît les gens, les familles. Son caractère, sa joie de vivre, son plaisir de rendre service en font cet homme que tout le monde aime.

Dans sa classe, aucun besoin de crier, pas de colère pour se faire respecter. Le Frère Michel est un sage. Un mot à mi-voix, un regard suffit et le fautif comprend. La maîtrise de soi est chez lui une seconde nature et il en impose par son calme, sa sérénité. « Bienheureux les doux, ils posséderont la terre », cette béatitude se révèle dans le Frère Michel.

Le Frère Michel est un religieux sérieux et un frère de communauté, présent à tous les exercices spirituels, fidèle à ses engagements religieux, toujours prêt à rendre service. Que de beaux souvenirs on garde de lui: la vie à la Sapinière, les promenades dans les Fagnes, les visites à Val-Dieu où il assiste aux vêpres puis partage une petite collation avec les moines, les fancy-fairs de l’école où il tient un stand de fleurs et de plantes avec son équipe de dames… Le Frère Michel n’est pas un confrère triste ou morose, bien au contraire.

En 1991, alors que le Frère Georges Poncelet prend la succession du Frère Henri de Wenckstern à la direction de la communauté, il est nommé sous-directeur, et trois ans après, il devient le directeur de la communauté des Frères de Saint-Michel. Il est un directeur comme il a été un professeur: simple, humble, modeste, le Frère Michel de toujours. C’est aussi l’heure de la pension, il quitte sa classe mais pas l’Institut, et encore moins ses promenades et ses relations avec le tout Verviers.

Au cours d’une de ses promenades, où il rend visite au Père Prieur de Val-Dieu, retiré dans une maison de repos, il fait une très mauvaise chute et des soins appropriés lui sont nécessaires. C’est ce qui le décide à partir à Ciney pour y être mieux soigné. Ce devait être pour un temps, mais ce fut définitivement. Il accepte cette nouvelle situation avec courage, comme une volonté du Seigneur. Nous sommes le 14 août 2008.

Au Mont de la Salle, à Ciney, le Frère Michel prend place dans la maison comme il l’a toujours fait, tout gentiment, avec sagesse et simplicité. Le parc est grand… donc il peut continuer ses promenades, au début comme tout marcheur, avec une canne au besoin, puis avec son trotteur qu’il véhicule dans tous les coins de la propriété. Il est le fidèle religieux présent aux temps de prière de la communauté et aux repas avec ses Frères. Il mène la vie d’un sage.

Son séjour à Ciney sera marqué par son centenaire, fêté en communauté mais aussi par une délégation de la ville de Ciney qui organisera un vin d’honneur avec discours. Il remercie, sourit et en toute simplicité accepte qu’on le fête si chaleureusement.

L’âge aidant, les infirmités suivent. Le Frère Michel fait des chutes et les choses se précipitent un peu. Il a maintenant plus de 102 ans. Sa famille s’empresse de venir le voir pour une dernière visite. Le 1er mars 2015, le Frère Michel nous quitte pour un monde meilleur. Il a bien mérité d’être accueilli au paradis par saint Jean-Baptiste de la Salle et tous nos bienheureux Frères qui reconnaîtront en lui un confrère dont la vie a été un don perpétuel au Seigneur et à la jeunesse.

(d’après un texte du Frère Georges Poncelet, Directeur au Mont de la Salle)

Frère Michel, de tout cœur, la grande famille de Saint-Michel vous adresse un vibrant MERCI pour tout ce que vous avez apporté à l’Institut durant tant d’années.