Octobre 2025 – Rencontre avec Michaël Bléret (rhéto 2010), un météorologue passionné.

Lorsque la presse met à l’honneur l’un ou l’autre de nos anciens élèves, l’Institut est toujours heureux de suivre le chemin parcouru depuis la sortie de rhétorique il y a peu ou beaucoup d’années.

C’est le cas de Michaël Bléret (6e transition 2010) qui, depuis plusieurs années déjà, exerce le métier de météorologue. Il élargit sans cesse son champ d’expertise et il est souvent appelé lors de très gros évènements. Sudinfo l’a même mis à l’honneur en septembre 2025.

* Bonjour Michaël. Comment est née cette passion pour la météo ?

Mon premier souvenir remonte à mes 3 ans, lorsque, sur mon tricycle, j’ai été littéralement abasourdi par le début d’un orage. A la vue des éclairs, je me remémore être rentré à toute vitesse et avoir ensuite observé le ciel pendant toute la durée du phénomène, ma passion était née.

* Cela remonte donc à très loin !

Oui ! Je me souviens aussi qu’en cinquième primaire j’avais fait un petit exposé sur le sujet à mes camarades de classe. J’ai, par la suite, constitué un dossier d’observations pour Verviers et sa région jusqu’à mes 14 ans, avant de me consacrer pleinement à la prévision à moyen/long terme, d’abord élaborée pour ma famille puis également pour mes amis. Suite à l’avènement de Facebook, j’ai alors créé un groupe spécialement dédié. J’étais alors encore un élève de l’institut Saint-Michel.

* Et puis, vers 2013, tu as rejoint la page Info Meteo…

Oui, car cette page débutait et visait les mêmes objectifs tout en y ajoutant d’autres aspects. Je fais de la météo tous les jours, que ce soit dans l’observation ou dans la prévision, autant partager mes analyses, que ça soit sur ce site ou sur les réseaux sociaux.

* Voilà ton métier qui prend forme !

Effectivement. J’ai eu la grande chance de pouvoir faire de ma passion mon métier, je suis météorologue au sein de la Défense. D’abord à la base de Florennes, puis de Beauvechain et depuis quelques années au centre météo. J’estime avoir eu une formation très diversifiée et complète au sein de la Défense. Nous avons d’ailleurs l’opportunité d’accroitre nos connaissances sur le long terme et dans des théâtres d’opérations ou de formation internationaux.

* En tant que météorologue, les inondations verviétoises ont certainement dû te préoccuper ?

J’ai habité de nombreuses années sur le plus grand dénivelé de Belgique (Vallée de la Vesdre-170m->Signal de Botrange-694m), je m’y suis notamment spécialisé dans la prévision neigeuse/hivernale. Je suis particulièrement attaché à ma région d’origine, la région verviétoise. En tant que verviétois j’ai été particulièrement bouleversé par les inondations tragiques en vallée de la Vesdre, j’ai essayé de comprendre au mieux la chronologie et les causes de celles-ci dans un dossier de recherche que j’ai constitué au fur-et-à-mesure des mois et des rencontres, disponible  sur internet.

* Ne fais-tu pas partie du « Belgische Meteo Club belge » ?

J’en suis également un des membres fondateurs avec Luc Trullemans. Notre objectif étant d’avoir un réseau de stations météo complet et fiable entre les vallées froides du sud du pays, et les sommets de différentes régions en passant par les digues côtières.

* D’après ce que j’ai lu sur Sudinfo, tu élargis ta palette même à l’étranger. Tu te trouvais début septembre à Metz à la Gordon Benett, la plus ancienne et plus renommée des courses de ballons à gaz…

J’ai souvent les yeux rivés vers le ciel mais aussi vers tout ce qui vole, je m’adonne régulièrement à la prévision pour les vols en planeurs et autres montgolfières qui font office de véritables sondages de l’atmosphère. Je suis très heureux de faire partie, en tant que météorologue, du « Belgian Balloon Club ». Ils me consultent notamment lors de conditions périlleuses ou pour assister certains meetings. De plus, j’ai été « adopté » par la « Fédération française d’aérostation » lors des championnats du monde de ballon à gaz et pour certains événements comme le championnat de France de montgolfières.

* Que de belles expériences !

C’est à chaque fois super prenant d’autant que je me rends souvent sur place pour les évènements. Cela me permet de rencontrer de nouvelles personnes, d’échanger… Je touche à beaucoup de choses au niveau météo et la diversité est clairement un avantage. Cela me permet de sortir de ma zone de confort.

* Quand on ne suit pas directement ta voie comment peut-on devenir météorologue ?

Il est possible d’exercer le métier de météorologue après un cursus universitaire scientifique, puis être formé comme prévisionniste au sein d’un organisme dédié comme à l’IRM, notre institut national de météorologie.

* Et enfin, gardes-tu un souvenir de ton passage à Saint-Michel ?

J’ai suivi les options latin puis science/math afin de préparer au mieux mon avenir professionnel. J’en garde un excellent souvenir, les professeurs y étaient particulièrement altruistes  et bienveillants. Au vu de la situation internationale, je pense d’ailleurs encore régulièrement à Monsieur Lemaître et au chapitre sur le totalitarisme. Ce régime politique me paraissait à l’époque confiné à des zones peu développées. Je constate que nul n’est à l’abri d’y être un jour confronté, malheureusement…

* Grand merci, Michaël, pour ton témoignage. C’est chouette de voir ta passion pour ton métier. Bonne chance pour tes nouveaux défis !

Propos recueillis par Chr. Rensonnet

Petit souvenir ci-dessous, du temps où Michaël terminait sa rhéto…