CE MESSAGE S’ADRESSE À TOUS LES ANCIENS DE L’INSTITUT ST-MICHEL VERVIERS QUI ONT FRÉQUENTÉ CETTE ÉCOLE AU MILIEU DES ANNÉES SOIXANTE

Cher Ancien,

Depuis quelques semaines, les médias (ou media), – l’un ou l’autre s’écrit (ou s‘écrivent) – nous rebattent les oreilles (et les yeux !) en commémorant le cinquantième anniversaire de mai 1968.

En ces années-là, vous étiez collégiens, je m’efforçais d’être enseignant. Comment avons-nous, les uns et les autres, vécu ces événements ? Quel regard jetons-nous aujourd’hui sur ces mêmes événements ?

Je viens de retrouver un article que j‘ai rédigé “à chaud” à partir des événements des premiers jours : on ne dépavait pas encore les rues, les ouvriers ne s’étaient pas encore joints au mouvement estudiantin. Voir le fichier attaché. Cet article a été publié dans la revue “Vert et Vieux” (n° 4, juin 1968). Seul le titre que j’avais donné a été modifié. J’avais écrit “Sain(t)e révolte ?” Mais ce “t”-là, placé entre parenthèses, devait paraître plutôt dérangeant au CF Directeur de l’époque, responsable de la revue… Je crois me souvenir que c’est sous ce titre-là toutefois que l’article a été publié dans une autre revue. Mais cette version-là de mon article, je ne l’ai pas (encore !) retrouvée.

Les propos que je tiens dans cet article me semblent aujourd’hui bien convenus et bien… pusillanimes. C’est que j’avais déjà appris qu’il était dangereux de trop contester le “système”. Mais, si vous lisez bien, à la page 36, p. ex., lignes 1-3, j’ai lâché le mot : “il y a toute une pédagogie de la liberté à mettre en pratique”. Tout est là : la liberté de la pensée, l’initiation au libre arbitre… Mais, noyée dans le reste, cette affirmation a pu ne pas retenir l’attention des lecteurs, qui ont pu n’y pas voir toute la provocation que recelait un tel propos. Mais il est vrai que, à la page 39, etc., je noyais le poisson.

« O tempora, o mores… »

Mais tout ceci, finalement, ne sert que de prétexte pour vous dire que j’ai gardé de vous le meilleur souvenir.

Guy Belleflamme
Le dernier des Mohicans, comme m’a qualifié un jour (et avec raison), l’un d’entre vous, toujours aussi impertinent qu’à l’époque

Pour relire cet article, cliquez sur le titre : Saine révolte ?